Hugo Ayaviri Qui je suis Actualités Ma profession Contact
Andine, alpiniste, alpiniste, himalayenne, secouriste Article complet Article complet Article complet Article complet Niels Jespers et Hugo Ayaviri Ochomilisme Été au Karakoram Hugo Ayaviri Hugo Ayaviri devient le premier Bolivien à gravir le K2 K2: No-O2 para dos y la segunda cumbre de Sajid Chaîne de montagne Apolobamba : ILLIMANI, VERSANT SUD

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Depuis la plus haute montagne de la Cordillère Royale

« Lorsque j'étais enfant, je ne comprenais pas ce que faisaient ces étrangers qui traversaient ma communauté et escaladaient l'Illimani. Je demandais à ma mère et elle ne savait pas quoi dire". Hugo est né à Una, une communauté aymara située dans les basses vallées de l'Illimani. La plus haute montagne de la Cordillère Royale des Andes en Bolivie.

C'est au village d'Una qu’arrivaient alors les alpinistes qui voulaient tenter l'ascension de la montagne. Les villageois les aidaient en transportant leur équipement sur des mules jusqu'à l'endroit appelé Puente Roto, qui leur servait de camp de base. De là, les plus jeunes travaillaient comme porteurs jusqu'au camp d'altitude. Ils revenaient ensuite faire le même travail à la descente. Parfois, ils ne descendaient pas du tout.

Personne ne comprenait pourquoi les étrangers, de leur plein gré, s'exposaient au froid, à la fatigue et à la mort. "Ils sont sûrement à la recherche d'or, d'un trésor inca ou d'un tapado espagnol", s'expliquaient-ils les uns les autres. Hugo les regarde passer et, même si il se pose les mêmes questions, il n'accorde pas beaucoup d'importance à ces étrangers vêtus d'habits colorés.

Le village d'Una possède une petite école. Si petite qu'elle ne va que jusqu'à la troisième année de l'école primaire. Les enfants apprennent à peine à lire et à compter. Seules les familles qui ont assez d'argent peuvent envoyer leurs enfants poursuivre leurs études dans une école plus grande. Pour terminer l'école primaire, il faut se rendre au village de Quilihuaya, marcher 6 kilomètres et descendre 600 mètres. La famille Ayaviri Quispe n'en avait pas les moyens. Hugo devait participer aux travaux ménagers et agricoles. Leur économie était de subsistance, à peine suffisante pour les faire vivre tous les trois, mais sa mère estimait que l'éducation était très importante. Elle a donc forcé Hugo à continuer à aller à l'école, même s'il a dû redoubler deux ou trois fois la troisième année

La première fois qu'il s'est rendu dans la ville de La Paz, il a été stupéfait par l'immensité de la ville. Ce sont les voitures qui l'ont le plus attiré. Il y est allé avec sa mère dans un camion chargé de maïs. Dès qu'ils sont arrivés, ils l'ont vendu et avec l'argent, ils ont acheté des choses dont ils avaient besoin.

À partir de ce moment-là, il a envisagé d'aller en ville pour trouver du travail et aider sa mère.

Dans les zones rurales, les chances de sortir du cercle de la pauvreté sont quasiment nulles et les enfants sont condamnés à subir le même sort que leurs parents. C'est pourquoi beaucoup partent vers les grandes villes où la vie n'est guère meilleure.

Il n'a rencontré son père qu'à l'âge de treize ans. À cette époque, il a déménagé en ville et a poursuivi ses études ; il a dû travailler dans divers métiers et activités. Le salaire était minime, il travaillait le jour et étudiait la nuit. Entre deux études, il apprend quelques mots et phrases en anglais. Il termine enfin sa scolarité et tente d'entrer à l'université, mais ne réussit pas à passer les examens d'entrée. Déçu de ne pas trouver d'issue à sa vie, il se met à travailler comme il peut et à boire.

Dans un sursaut de lucidité, il décide de quitter le mauvais chemin et retourne à Una pour travailler avec sa mère. Il commence alors à travailler comme porteur dans les montagnes. Il se fait un nom car avec les rudiments d'anglais qu'il connaît, il peut communiquer avec les touristes. Peu à peu, son amour pour la montagne grandit et il commence à ressentir son appel. Une transformation qu'il ne peut comprendre prend forme dans son être. Une attirance inexplicable qui, bien qu'il ne la comprenne pas entièrement, lui explique pourquoi les étrangers partent à la recherche des sommets.

Il décide alors de chercher un moyen de se former pour travailler avec les touristes, il continue le portage. Il apprend à cuisiner et travaille dans les expéditions, ce qui l'aide beaucoup à parler anglais. Il parvient à escalader quelques montagnes et entre enfin à l'école des guides. Son but ultime est d'obtenir la certification internationale UIAGM.

Hugo a acquis une vision et un mode de vie très éloignés de la société bolivienne traditionnelle. Son amour de la montagne va bien au-delà du simple travail. Il a des ambitions qui ne se limitent pas à l'argent ou à la richesse. Il veut escalader des montagnes. Le K2 lui apparaît comme un rêve lointain, si lointain qu'il lui semble presque impossible.

Au travail, il rencontre beaucoup de gens. Des centaines d'alpinistes viennent chaque année et il veille à ce que leurs rêves se réalisent. Il les emmène sur des sommets, en particulier ceux de plus de 6 000 mètres. Lors de l'un de ces voyages, il rencontre Anne. C'est alors qu'un nouveau chemin personnel se dessine.

Le Covid19 sera la fin du tourisme mondial. La plupart des entreprises ont fait faillite. Très peu ont pu survivre. Malgré le manque de revenus et l'incertitude, l'enfermement et la quarantaine, le couple se rapproche. Le K2 est passé d'un rêve fou à une possibilité réelle. Bien qu'ils n'aient pas pu gagner un seul centime pendant plus d'un an et demi, ils décident de faire le grand saut au Pakistan.

Le retour à la civilisation les surprend. Il est nommé Héros National au Pakistan pour ce qu'il a fait sur le K2. Il est dans la presse, à la télévision, et du jour au lendemain, il se retrouve dans une position qu'il n'a jamais recherchée : il est une célébrité.

José Camarlinghi

Plus de détails: https://es.wikipedia.org/wiki/Hugo_Ayaviri